Le contrat jeune majeur est une nécessité absolue. Il faut d'abord faire appliquer la loi votée par le Parlement. Trop de disparités existent : le contrat n'est pas déployé partout ; quand il l'est, c'est dans des conditions très inégales, que la volonté d'individualisation ne justifie pas. Je ne veux pas m'habituer à entendre des témoignages d'enfants qui, interrogés sur ce qu'ils vivent réellement, nous confient qu'ils ont appelé le 115 après leur sortie du dispositif. C'est pourquoi ma priorité actuelle est de travailler avec l'ensemble des acteurs sur un référentiel commun, une base commune qui définit ce qu'est le contrat jeune majeur.
Allons plus loin : à 21 ans, un jeune n'est pas toujours autonome ; cela ne doit pas le condamner à renoncer à des études un peu plus longues, sous prétexte qu'il relève de protection de l'enfance ou de l'ASE. Les jeunes doivent tous avoir la même chance de choisir des parcours longs. Un jeune qui souhaitait devenir médecin me confiait ainsi qu'il ne pourrait pas y arriver puisqu'il ne pourrait plus subvenir à ses besoins après ses 21 ans. L'angoisse débute même à 18 ans, avec toujours la même question : quand la protection s'arrêtera, que va-t-il se passer ? Le contrat jeune majeur doit non seulement être appliqué dans l'ensemble du territoire, mais aussi répondre à un référentiel commun : on ne peut accepter autant d'inégalités et de disparités d'un département à l'autre, et encore moins voir des départements se dérober face à leurs responsabilités.