Notre premier guide – vous l'avez rappelé – est l'intérêt des enfants et la fidélisation des professionnels déjà en place. L'attractivité du métier est donc un enjeu prioritaire, afin d'accueillir des éducateurs spécialisés, davantage d'assistants familiaux et tous les travailleurs sociaux nécessaires. Le comité de filière y contribuera ; il nécessite de réunir autour de la table l'ensemble des financeurs, des acteurs et des professionnels. Il a très bien fonctionné pour la petite enfance et je fonde donc l'espoir qu'il apporte des réponses très immédiates en faveur de l'attractivité des métiers et qu'il fluidifie les parcours dans le secteur du travail social : c'est une des recommandations du Livre blanc du travail social de Mathieu Klein.
Je sais aussi – et c'est le sous-texte de votre question – à quel point le recours à l'intérim dans le secteur social crée des ruptures pour les enfants, mettant à mal la sécurité affective dont ils ont tant besoin. Cette sécurité affective doit être protégée et renforcée – c'est le cas quand le cadre offert à l'enfant lui permet de s'épanouir, au sein d'une famille d'accueil comme à l'intérieur d'une Mecs, d'un foyer ou d'un lieu d'accueil. La multiplication de l'intérim, due à des tensions très fortes sur les ressources, fait vivre des ruptures supplémentaires à l'intérieur même de l'accompagnement social. Des départements ont la volonté de bien faire mais ne trouvent pas suffisamment de travailleurs sociaux ; d'autres s'engagent moins : je ne veux rien idéaliser, ni jeter la pierre à quiconque. La solution passera par un travail approfondi avec l'ensemble des employeurs sur la question de l'attractivité des métiers et des conditions de travail.