Une des réponses immédiates à la crise que vit la protection de l'enfance passe par les assistants familiaux – ou plutôt par les assistantes familiales, puisque 90 % de ces professionnels sont des femmes. Leur situation se dégrade, par manque de confiance, de reconnaissance et de moyens. Pour ne pas laisser se développer les difficultés qu'un départ massif à la retraite va aggraver – la moyenne d'âge des assistants familiaux est de 55 à 60 ans –, il faut redonner envie. Cela passe par un statut – la loi Taquet y répondait partiellement –, par la rémunération, par l'insertion dans des équipes pluridisciplinaires et des collèges d'éducateurs, par la reconnaissance pleine et entière du statut de travailleur social, par le droit au répit et par une réponse à la diversité des besoins, notamment lorsqu'il s'agit d'accueillir des fratries.
Il est urgent d'agir en ce sens. Les solutions relèvent pour une part des départements employeurs des assistants familiaux, mais je ne veux pas me défausser de ma part de responsabilité en matière d'attractivité des métiers du social, qui passe par exemple par des campagnes de recrutement et de communication destinées à démontrer leur caractère essentiel. Nous devrons être au rendez-vous du soutien des assistants familiaux qui considèrent, dans les cas les plus difficiles, que la qualité de leur accueil n'est pas à la hauteur de leurs ambitions, faute de moyens pour accomplir leurs missions. Je ne veux pas m'habituer à cette situation.
Des réponses doivent aussi être apportées à la question prioritaire de la santé des enfants. Au-delà des annonces et des slogans, les programmes Santé protégée et Pegase sont essentiels. Ils apportent des solutions parcellaires, mais je reste consciente que la question des assistants familiaux demande une réponse globale. Il faut commencer à l'élaborer dès aujourd'hui, en allant au-delà des dispositions de la loi Taquet qui a permis la revalorisation de la rémunération dès l'accueil du premier enfant.