Je suis comme vous députée de Loire-Atlantique. J'ai par ailleurs exercé des missions en tant qu'élue locale dans ce département. J'ai donc été amenée à me pencher sur la situation de la centrale de Cordemais et je l'avais évidemment en tête en rédigeant l'article 2.
J'émettrai toutefois un avis défavorable sur votre amendement, car je ne crois pas souhaitable de systématiser, dans la loi, la conversion des centrales à charbon en centrales d'énergie renouvelable. Des rapports du WWF montrent que tous les projets de conversion n'ont pas que des effets positifs. La centrale de Gardanne, par exemple, est critiquée parce qu'elle n'utilise pas du bois déchet pour l'alimenter.
Le projet Ecocombust, qui pourrait voir le jour à Cordemais, utiliserait quant à lui du bois de classe B, c'est-à-dire de déchets de bois, sous la forme de black pellets. Or on ne sait pas tout de l'impact environnemental de la combustion des black pellets : pour rappel, le bois de classe B, c'est du bois Ikea, plein de colle et de produits chimiques. Il y a donc un risque de dégradation de la qualité de l'air, qui n'a pas été pris en compte dans les études dont nous disposons sur le projet Ecocombust. La question de la rentabilité économique du projet se pose aussi, même si un investisseur a été trouvé pour fournir le black pellets. Mais j'entends votre préoccupation sociale.
Au cours des auditions, j'ai posé la question de la sécurité d'approvisionnement électrique. Or il apparaît qu'il serait possible de fermer la centrale de Cordemais sans produire d'énergie alternative. Par ailleurs, d'autres syndicats proposent d'autres projets, impliquant par exemple le parc éolien offshore. La centrale, se trouvant à proximité de réseaux majeurs d'électricité et de gaz, pourrait stocker des énergies renouvelables produites à des moments où l'on n'en a pas besoin. C'est un autre modèle que le projet Ecocombust, qui mérite aussi d'être examiné.