À défaut d'étudier un projet de loi de programmation que le Gouvernement aurait dû nous soumettre s'il avait fait de notre futur énergétique une priorité nationale, nous examinons cette proposition de loi, qui vise à instaurer de nouveaux objectifs. S'il paraît louable de vouloir limiter le réchauffement global à 1,5 degré, ce texte reste surtout un artifice de communication, qui n'apporte aucune solution viable pour atteindre ces objectifs.
Nous sommes en désaccord total sur ce que propose l'article 1er quant aux moyens à déployer : tout miser sur les énergies intermittentes constitue une utopie.
Les conclusions de la commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France, remises il y a déjà onze mois, ont mis en avant la nécessaire complémentarité des énergies autour du nucléaire, pour reconquérir notre souveraineté.
De plus, tous les scénarios présentés par RTE concluant à une augmentation de la consommation électrique à l'horizon 2050, il est illusoire de croire que l'éolien ou le photovoltaïque suffiront à couvrir nos besoins ; nous ne pouvons mettre tous nos œufs dans le même panier. En matière d'énergies renouvelables, il faut de la complémentarité et donc relancer l'hydroélectricité et développer l'éolien, le photovoltaïque et la méthanisation.
Une fois encore, la Nupes crie à la catastrophe mais lutte contre les solutions les plus crédibles et les plus décarbonées, comme le nucléaire et l'hydroélectricité. Les énergies intermittentes restent incapables d'accompagner seules une civilisation développée et il faudrait un miracle pour que le recul de la production nucléaire soit intégralement compensé.
De plus, il est absurde de vouloir imposer un plan d'austérité énergétique.
Nous sommes néanmoins d'accord sur le principe de l'article 2, même s'il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. S'il paraît indispensable de fermer les centrales à charbon, il faut procéder avec discernement et sans dogme politique, pour éviter les erreurs commises dans le domaine du nucléaire.
Enfin, l'article 3, qui vise à la suppression des exceptions prévues par la loi dite « Hulot », ne tient pas compte de la complexité des enjeux liés à la transition énergétique. Le maintien d'une certaine capacité de production nationale d'hydrocarbures pourrait s'avérer crucial pour la sécurité énergétique, notamment dans un contexte international incertain. En outre, la fin de ces exceptions pourrait freiner l'innovation dans des domaines essentiels, comme le captage et le stockage du CO2.
Soyez cohérents et abandonnez vos dogmes : il ne peut y avoir de programmation énergétique rationnelle en excluant certaines énergies. Notre groupe soutiendra l'article 2 mais votera contre le texte dans son ensemble.