Votre remarquable exposé des motifs contribue utilement à notre débat. Le fonctionnement de la Ve République a pour défaut de ne pas permettre à l'initiative parlementaire de prendre plus de place que les projets du Gouvernement. J'envisage votre texte comme une proposition de loi d'appel : son adoption a moins d'importance que le débat essentiel qu'elle déclenche, auquel je souhaite prendre toute ma part.
En l'état, je voterai contre, car le principe du prix minimum tel que vous l'élaborez ne tient pas dans une économie ouverte, au sein d'un marché qui n'est plus commun mais unique : dans un tel marché, on ne peut pas protéger les prix d'une partie des metteurs sur le marché. Cela ne tient pas la route. Même pour le lait, il serait très difficile de définir un tel prix, ne serait-ce que dans un bassin de production. Nous serions en revanche inspirés de réfléchir à ce que devrait être une troisième politique agricole commune (PAC) 2027-2034 et à une nouvelle gouvernance mondiale, pour dénoncer l'incurie des accords de Marrakech qui nous ont mis dans une telle situation.