Je vous remercie de m'accueillir dans votre commission où règne un consensus dont je me réjouis. Tous et toutes, nous considérons que le monde agricole ne va pas bien et que nous nous devons de lui répondre. Malgré nos différences d'analyse et de point de vue, malgré nos divergences sur les moyens et les outils, nous partageons cette bonne volonté : c'est déjà un début.
Les groupes Renaissance et Les Républicains (LR), notamment, ont regretté que cette proposition de loi ne traite pas de tous les soucis des agriculteurs. Faut-il rappeler que les écologistes sont un petit groupe, l'un des plus petits de cette assemblée, qu'ils ne participent pas au Gouvernement et qu'ils n'ont pas la majorité, loin de là ? Malgré tout, avec les petits outils qui sont à notre disposition, nous tentons de répondre à l'urgence.
Le travail lancé par ma collègue Marie Pochon est fondé sur l'écoute et le consensus. Il s'appuie sur des propositions publiques pour présenter un texte où figurent des propositions concrètes et effectives. Je veux parler de la promesse du Président de la République, de la définition donnée par la ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher ainsi que de celle du président du groupe LR, notre collègue Éric Ciotti, qui demandait un salaire minimum de 1 500 euros pour les agriculteurs. Cette proposition est beaucoup plus contraignante que la nôtre, qui vise, à budget constant, à dépasser ce montant, non en reversant un salaire mais en respectant la demande des agriculteurs de rendre leur travail rémunérateur. Passés de cinq millions à quatre cent mille en deux générations, les agriculteurs ont connu le plus grand plan social de France. Il a des conséquences concrètes dans toutes nos circonscriptions : des campagnes se vident, des services publics s'en vont, des écoles ferment, le niveau de vie baisse. À ces territoires oubliés de la société, on peut répondre aujourd'hui. Pour dépasser la réponse conjoncturelle et aider le secteur, en particulier les jeunes, qui, de la Confédération paysanne aux Jeunes agriculteurs, essaient de miser sur l'avenir, nous avons le devoir d'abonder un fonds, qui leur permette de ne pas supporter seuls le prix de la transition dont nous retirons tous les bénéfices.
Cette proposition de loi n'est qu'une partie de la réponse, mais une partie concrète, quand les promesses faites n'engagent pour l'instant que les gentils comme nous qui y croient. Elle apporte a minima un début de réponse. C'est pourquoi le groupe Écologiste la votera avec enthousiasme.