Cette proposition de loi pourrait, dans son esprit, rappeler le programme présidentiel de Marine Le Pen, mais elle ne répond pas aux demandes de nos agriculteurs. Elle ne contient effectivement aucune disposition sur les marges, ni sur les importations.
Concernant les prix planchers, prenons l'exemple concret des mesures décidées par Nicolas Sarkozy lorsqu'il était ministre de l'économie et des finances. Elles avaient conduit à arrêter le prix de la tomate à 85 centimes d'euro le kilo, tandis que celui des tomates en provenance d'Espagne ou de Belgique était alors de 30 centimes. Bien sûr, les Français sont allés au moins cher. Et l'État a dû compenser la perte, ce qui signifie faire des économies ou s'endetter. On voit le résultat aujourd'hui, avec une dette de trois mille milliards d'euros… Le Gouvernement en a été réduit, l'année dernière, à supprimer la défiscalisation du gazole non routier (GNR) dans le projet de loi de finances. Grâce aux élus du Rassemblement national qui ont dénoncé cette supercherie visant à faire les poches des paysans, il est revenu en arrière. La proposition de loi ne prend pas en compte l'enjeu du financement de la compensation des prix planchers.
Ces prix forment un tout, qui comprend les coûts de production mais également les importations et donc la concurrence déloyale et les normes. Le groupe Écologiste a signé, main dans la main avec le groupe Renaissance, le libre accès des céréales et volailles ukrainiennes à notre marché, alors que ces produits ne sont pas soumis aux normes environnementales de notre pays, qui sont parmi les plus avancées et les plus précises.
Votre texte devra donc être retravaillé, à moins que nous avancions dans les débats. Les faits sont têtus : en dix ans, cent mille exploitants ont dû mettre la clé sous la porte. Ce sont les adversaires politiques du Rassemblement national qui en sont comptables et ce ne sont pas ceux qui ont créé les problèmes qui pourront les régler.