Je tiens à préciser, par souci d'honnêteté, que j'ai travaillé vingt ans dans l'audiovisuel. J'ai commencé ma carrière à TF1, j'ai eu la chance de diriger les antennes de TV5 Monde ainsi que plusieurs groupes de production télévisuelle, mais je n'ai jamais travaillé ni pour vous, Monsieur Bolloré, ni pour le groupe Canal+. C'est parce que j'aime la télévision que je m'intéresse aux conditions dans lesquelles les licences de la TNT sont renouvelées.
Je suis quelque peu surpris par cette audition : j'ai un peu l'impression d'assister au procès d'une personne. On a pu lire un certain nombre de déclarations, comme celles de M. le rapporteur : « Il est temps de sanctionner Bolloré et ses lamentables marionnettes », « Xénophobie et voyeurisme, c'est la recette de la petite clique des Bolloré », « Cyril Hanouna défend l'oligarque Bolloré, bravo à Louis Boyard d'avoir dit la vérité sur l'argent sale de ce saccageur de l'Afrique ». Louis Boyard, ancien salarié de Canal+, déclarait, pour sa part que le système Bolloré attise le racisme et l'islamophobie.
Une chaîne de télévision, ce sont des programmes, des hommes et des femmes qui les animent, mais aussi une réputation. L'offensive politique très claire – dont cette commission est, malheureusement, parfois le théâtre – qui est menée contre votre personne et le groupe dont vous êtes actionnaire, ces propos très vindicatifs, parfois à la limite de la haine, nuisent-ils à l'image de votre chaîne et à vos audiences ? Cela rend-il plus difficile le travail de vos équipes au quotidien ? Lorsqu'on travaille dans une chaîne de télévision, il y a beaucoup de cœur, beaucoup d'allant, parce que l'on porte un projet, et ces critiques peuvent blesser. Avez-vous noté un impact de ces attaques contre vous et votre groupe ?