Les dirigeants de CNews ont dit que c'était une erreur technique, et je n'ai aucune raison de mettre en doute la parole des gens qui travaillent au sein du groupe. Il ne me revient pas d'accabler telle ou telle personne à l'intérieur des chaînes : on ne peut pas à la fois m'accuser de censurer les uns ou les autres si je me mêle de ce qui s'y passe et me reprocher de ne pas intervenir si je ne me mêle de rien.
Si vous voulez mon avis sur le sujet lui-même, je peux l'exprimer, même si ce n'est pas l'objet de votre commission d'enquête. Comme vous le savez, je suis très attaché à la liberté, qui coule dans mon ADN. Or, dans cette affaire, deux libertés se heurtent : la liberté des gens à disposer d'eux-mêmes et la liberté des enfants à vivre. Tout en voulant préserver la liberté, qui est fondamentale, un certain nombre de gens en France nous invitent à ne pas oublier qu'il s'agit d'un acte par lequel une vie ne s'exprime pas. C'est en tout cas ma conviction forte. Nous parlons de quelque chose de terrible.
Je vais vous faire une confidence. Il y a de nombreuses années, la femme avec qui je vivais a appris qu'elle était enceinte alors qu'elle prenait des médicaments contre-indiqués en cas de grossesse. J'avais déjà quatre enfants, j'étais faible, je n'ai pas fait attention et j'ai laissé faire. Je peux vous assurer qu'il ne se passe pas un jour sans que je pense à cette vie que j'ai contribué à supprimer. Je suis pour la liberté, pour la préservation de la liberté, mais cette vie est importante. Je ne suis pas le seul à le dire : le pape et beaucoup de gens le disent aussi.