Je suis plutôt mal placé pour répondre car je devais participer à la rédaction de cette charte quand elle a été rendue obligatoire par la loi Bloche. Elle est devenue obligatoire fin 2016 et le conflit d'I-Télé a culminé en octobre et novembre 2016, à trois semaines de l'entrée en vigueur de cette loi. Vincent Bolloré a répété obstinément aux journalistes d'I-Télé qu'il n'y aurait pas de charte déontologique, même si c'était obligatoire. Ils ont tous craqué avant. Après cela, Canal+ a fait mine d'ouvrir des discussions sur la charte mais j'ai été exclu de ces réunions alors que j'étais le seul journaliste à siéger au comité d'entreprise. Pendant six mois, nous avons échangé des courriers recommandés sur les raisons pour lesquelles je n'étais pas invité, ce qui relevait à mon sens de la discrimination. Ces chartes déontologiques sont assez insipides et ne sont pas respectées. Les mesures de la loi Bloche, qui interdisent à l'actionnaire d'intervenir sur le contenu éditorial, sont bien retranscrites, mais elles n'ont que la valeur du papier où elles sont inscrites. Nous avons affaire à des personnes qui ne s'embarrassent guère de respecter la loi, alors les chartes déontologiques… Peut-être une charte a-t-elle finalement été rédigée, comme un comité éthique a été constitué avec trois membres en lien d'affaires avec Vincent Bolloré.