Toutes ces questions sont au cœur de nos réflexions.
L'étude sur les femmes, dont la méthodologie classique consistait à se baser sur les chiffres fournis par les chaînes, va prochainement être arrêtée, du fait même de cette impossibilité de vérification et de recours à l'intelligence artificielle. Le baromètre sera désormais la seule étude produite sur le sujet, et contiendra toujours un baromètre spécifique sur la question des hommes et des femmes. Nous menons, en parallèle, un important travail avec l'INA visant à développer les outils d'intelligence artificielle, qui nous permettra notamment d'harmoniser les sphères de calcul, avec une prise en compte de critères tels que les visages et les prénoms. Nous souhaiterions également que ces outils soient étendus aux problématiques de vécu comme non-blanc. Nous cheminons toutefois avec prudence pour les raisons que vous avez indiquées. Compte tenu des limites de l'IA, des outils manuels restent cependant nécessaires pour distinguer, par exemple, un expert d'un chroniqueur.
La question des statistiques ethniques, bien que sensible, ne représente pas un blocage dans le cadre de notre baromètre, puisque le sujet qui nous intéresse est celui de la perception du spectateur, de laquelle découlent ses représentations. Le sujet du point de comparaison est en revanche embarrassant, puisque l'on ignore à quoi sont comparées, dans la population globale, les 15 % de personnes perçues comme non-blanches, et cela ne permet donc pas d'étudier les éventuels décrochages.
J'estime, enfin, qu'une meilleure association de la société civile permettrait non seulement de nous éclairer et d'éclairer les chaînes, mais également de mieux sensibiliser l'opinion. Si je suis, tout comme Olivier Schrameck, pleinement favorable à ce principe, les modalités devront être étudiées afin de donner du sens à cette participation et d'en garantir l'efficacité.