J'ai moi-même beaucoup œuvré sur cette question des expertes. Les chaînes de radio et de télévision avançaient auparavant de nombreux arguments liés aux obligations familiales, à la personnalité ou à l'expertise des femmes pour justifier leur absence des plateaux. Or, plusieurs exemples de réussites sont venus contredire ces discours, à l'image de « C dans l'air » et « Les informés », qui ont œuvré pour instaurer la parité, prouvant ainsi qu'il suffit de le décider pour y parvenir. Il est nécessaire d'aller chercher les femmes d'excellence au sein de leurs différents espaces d'intervention, mais la tâche est ardue, et il est plus aisé et plus rapide, pour des journalistes déjà surchargés, de faire appel à des hommes, davantage féconds dans des domaines tels que la production littéraire.
Il me semble qu'à la nécessaire surveillance doit donc être ajoutée la possibilité pour l'Arcom de sanctionner, ce que la loi actuelle ne permet pas, les chaînes devant simplement s'acquitter de comptes rendus. Nous ne pouvons qu'exhorter les chaînes à faire mieux, et seules les atteintes sexistes peuvent faire l'objet de sanctions. Les bons résultats globaux de certaines chaînes masquent ainsi des émissions composées exclusivement d'hommes, qui ne sont pas pointées dans les rapports, et le législateur doit aujourd'hui donner davantage de pouvoir à l'Arcom pour sanctionner, outre le sexisme, le manque de représentation de la diversité.