Dans les principes de base de ce qui reste de la politique agricole commune figure la préférence communautaire, que l'on a un peu oubliée. L'agriculture a indéniablement été la variable d'ajustement de nombre d'accords commerciaux. C'est tout à fait légitime car l'agriculture ne pèse plus tellement du point de vue économique, si l'on ne tient pas compte de la place éminente qu'elle tient dans l'équilibre de nos territoires et la gestion de nos espaces. Ce qui est important, ce n'est pas la souveraineté alimentaire, mais de maintenir notre souveraineté agricole : quand il n'y a plus d'agriculture dans un territoire, il n'y a plus de vie ; on rompt avec un héritage constitué de siècles de présence humaine, qui ont fait de la France un pays merveilleux. Il est admirable que l'agriculture produise des matières agricoles qui servent à nourrir les hommes, mais elle a bien d'autres externalités positives, que l'on a du mal à rémunérer, d'autant qu'on a fortement accru la complexité de cette rémunération.