On l'a vu, les puissances publiques interviennent beaucoup dans le tout-marché, par exemple par l'intermédiaire des contribuables. Il ne faut pas tomber dans le déclinisme, qui est à la mode politiquement mais pas forcément dans la production alimentaire ni sur les marchés.
Vous dites que l'échelle nationale n'est pas le bon niveau pour discuter de la sécurité alimentaire et se projeter. En revanche, l'appauvrissement des sols, s'il est aussi un problème européen, est a fortiori français. Sachant d'une part que nous n'avons pas commencé à réparer nos sols en changeant de pratiques, d'autre part que la production agricole française est très dépendante d'intrants provenant parfois de pays extraeuropéens, comme la potasse du Maroc, et enfin que la France subit les cours mondiaux sans pouvoir les influencer, combien de temps la France et l'Europe peuvent-elles tenir, toutes choses égales par ailleurs, devant les changements environnementaux ?