L'élevage extensif de poulets bas de gamme, c'est effectivement au Brésil, pas chez nous. Si l'on fait de la production végétale aux fins de séquestrer le carbone, il faut un savant mélange carbone-azote, il faut remettre les animaux sur la paille, il faut totalement revoir notre spécialisation, car nous avons trop d'élevage en Bretagne et pas assez dans le Bassin parisien. Et l'on n'échappera pas à une politique de régulation par les prix. Il ne faut surtout pas établir de différence entre politique alimentaire et politique de santé. Imaginons que nous rémunérions les agriculteurs pour leurs services environnementaux : l'agriculture serait un peu plus bio, il y aurait de bons produits sans perturbateurs endocriniens ni antibiotiques, et l'offre s'accroîtrait et deviendrait accessible aux couches modestes. À l'échelle de l'Union européenne, plutôt que de prôner des subventions dépendant des surfaces, incitant à l'agrandissement et à la monoculture qui sont néfastes pour l'environnement et la séquestration du carbone, c'est cela qu'il faut faire, rémunérer le travail pour les services environnementaux d'intérêt général. Cette régulation des prix n'est pas seulement alimentaire : elle relève de l'intelligence.