On peut se demander si l'organisation optimale ne serait pas que chaque pays ou union régionale soit autonome ; on constate alors que les choix des consommateurs ne nous entraînent pas dans cette voie-là. Ceux-ci apprécient la diversité et l'abondance des produits, ils apprécient de manger des produits de contre-saison, comme des tomates en hiver. Alors, devons-nous privilégier les désirs des consommateurs, ou plutôt essayer de trouver un équilibre au niveau européen – qui s'impose comme une entité au sein du marché mondial – en nous basant sur l'amélioration nutritionnelle et sur les enjeux liés aux capacités de production, y compris le coût des intrants, dont l'énergie ? Accepter les fruits de contre-saison et le soja a des implications en termes d'émissions de gaz à effet de serre – et la tomate locale aussi, lorsqu'elle est produite sous des serres chauffées. Ces questions sont plus importantes que celle de l'autonomie. Recourir au commerce extérieur peut être bénéfique si cela répond à une demande légitime et ne menace pas l'équilibre naturel de la planète.