Il est essentiel d'avoir conscience de notre niveau de dépendance pour certains produits nécessaires à la sécurité alimentaire. Je ne reprendrai pas le terme de souveraineté car il n'existe pas d'indicateurs pour la mesurer. Comme l'a rappelé Philippe Chalmin, tant qu'on a des partenaires commerciaux et l'aisance financière pour importer ce qu'on veut, il n'y a pas de problème de souveraineté. En revanche, dans des périodes tendues et conflictuelles marquées par une augmentation des menaces sur les récoltes et des risques climatiques et sanitaires, on doit se poser la question des dépendances, notamment en matière de produits nutritionnels importants pour la sécurité alimentaire des populations.
Mais si nous ne nous intéressons qu'à quelques produits et non aux facteurs de production, nous ne résoudrons aucun problème. La question qui affleure derrière cette réflexion est donc la suivante : que voulons-nous manger, pour garantir la sécurité alimentaire dans un contexte de menaces et de risques ? Dans les années qui viennent, les prix des produits agricoles ne pourront pas structurellement baisser.