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Intervention de Louis Le Franc

Réunion du lundi 18 mars 2024 à 8h00
Commission d'enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d'outre-mer

Louis Le Franc, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie :

L'État vient effectivement en appui. Des schémas directeurs intercommunaux de défense extérieure contre l'incendie existent. Pour les appuyer, nous faisons appel aux fonds verts.

Le renouvellement du réseau des radars d'observation de Météo-France relève de contrats de développement. Là aussi, nous venons en appui, par des sommes de 5 à 10 millions d'euros, pour conforter des baies touchées par l'érosion du trait de côte et la puissance des dépressions tropicales et leur fréquence plus élevée, qui font que les habitations à proximité du littoral sont fragilisées et que les populations doivent être relogées.

Nous avons créé un service technique d'assistance aux communes, composées de cinq ou six jeunes contractuels, essentiellement des ingénieurs, qui viennent en appui des maires et des chefs de clan, car les autorités coutumières ne sont pas en mesure de traiter ces problèmes. Nous sommes vraiment dans une posture d'accompagnement, tout en respectant leurs compétences, puisque le niveau de décision leur appartient.

Les plans de prévention des risques naturels et les plans de prévention des risques littoraux n'existent pas en Nouvelle-Calédonie. Ils sont normalement associés à des recommandations, voire de contraintes, qui ne sont pas toujours bien vécues en métropole. Comme ils n'existent pas, les populations locales ne s'inquiètent pas, alors que les dégâts peuvent être lourds de conséquences.

À Ouvéa, par exemple, la construction d'un pont présentant une circulation alternée et une circulation pour les cyclistes et les piétons pour un coût total de 10 millions d'euros a semblé nécessaire pour éviter qu'une partie d'Ouvéa soit totalement isolée du centre et du sud. L'érosion du trait de côte fait, qu'en quelques mois, la route en sortie de pont est menacée. Le maire d'Ouvéa est complètement démuni face à cette problématique. Nous le conseillons, nous faisons appel à des techniques particulières de pieux enfoncés dans le littoral pour réduire la puissance des vagues. Des chercheurs de l'université de Montpellier sont en contact étroit avec nous et les maires pour mener à bien cette expérimentation.

Nous avons également constaté qu'une rangée de tombes à proximité immédiate de la mer, dans un cimetière d'une île de Nouvelle-Calédonie, devrait être relocalisée, ce qui est totalement impossible pour l'inconscient collectif kanak.

Là encore, nous développons un partenariat étroit pour trouver les solutions les plus appropriées pour protéger les cimetières, les ouvrages d'art et les habitations. Les maires, même si ces sujets relèvent de leurs compétences ou de celles du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, sont très friands de nos conseils et évidemment, des finances que nous pouvons leur apporter.

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