Cet amendement vise à conditionner la nomination du directeur de rédaction d'une chaîne de télévision ou de radio comportant des émissions présentant un caractère d'information politique et générale à un vote aux deux tiers des journalistes. Cet amendement est similaire, avec une rédaction légèrement différente, à celui de Mme Taillé-Polian, qui ne se réfère pas seulement aux chaînes de la TNT. Il s'agit de souligner l'importance du rôle des rédactions.
Alexis Lévrier, spécialiste de l'histoire des médias, disait que « le plus inquiétant est sans doute que Vincent Bolloré foule aux pieds toutes les conquêtes difficilement obtenues par la presse à partir de la grande loi de 1881. Depuis la longue grève d'iTélé, en 2016, la méthode est connue et elle s'avère toujours d'une redoutable efficacité : Bolloré nomme des figures clivantes sans tenir compte des résistances internes, et il impose un bras de fer que ces sociétés de journalistes finissent toujours par perdre. Ensuite, il signe des clauses de cession nombreuses, qui permettent de vider les rédactions de leur substance et de pratiquer un journalisme low cost au service de ses idées. » C'est là une analyse de la manière dont un actionnaire propriétaire de médias peut imposer un changement de ligne éditoriale, comme cela a été fait à i-Télé, devenue CNews, en passant par la nomination des responsables de rédaction. Il est important de donner aux journalistes la possibilité de s'y opposer.