Comme le veut la coutume issue de la longue tradition d'amitié entre la France et l'Allemagne, M. le Premier ministre Gabriel Attal a réservé son premier déplacement à l'étranger à Berlin le 5 février dernier. Lors de la conférence de presse conjointe donnée avec le chancelier Olaf Scholz, il a alors assumé les divergences existant entre les deux pays sur de nombreux sujets, dont l'actuelle négociation de l'accord commercial avec le Mercosur. Ces divergences existent également dans le domaine de la coopération militaire. Elles ne sont pas nouvelles, mais ont été réactivées par le contexte de la guerre en Ukraine et le réagencement de l'architecture de sécurité européenne.
Au cours de ces deux dernières années, l'Union européenne a pourtant lancé un certain nombre d'initiatives pour produire en commun des munitions - l'instrument Asap - et pour renforcer l'industrie de défense européenne - le plan Edirpa.
Sans avoir résolu la question de son lien à l'OTAN, sur fond d'élections européennes et américaines et alors même que la guerre en Ukraine met de nouveau en évidence le besoin d'une coopération entre les Européens et Washington, tant sur le plan stratégique que sur les plans logistique et capacitaire, il semble certain que le tandem franco-allemand demeure l'une des conditions nécessaires pour construire un consensus à Bruxelles sur les sujets militaires. Aussi, comment voyez-vous l'avenir de cette coopération sur le plan politique et stratégique ?