Intervention de Jean-Claude Raux

Séance en hémicycle du mercredi 27 mars 2024 à 21h30
Réemploi des véhicules au service des mobilités durables et solidaires sur les territoires — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Raux :

Quand il est question de mobilité, la solution est rarement unique. C'est par la combinaison d'offres variées que nous parviendrons à apporter une solution à chacune et chacun, dans tous les territoires.

Le réemploi des véhicules est une réponse sociale, économique et écologique à la mobilité, particulièrement en ruralité. C'est une solution sociale, parce qu'il permet aux personnes précaires d'accéder à une voiture. Si la prime à la conversion peut être un outil adéquat pour amplifier le renouvellement du parc automobile et améliorer son bilan environnemental, le reste à charge demeure bien trop élevé pour nombre de nos concitoyens.

Il s'agit aussi d'une solution sociale, parce qu'elle contribue à rendre les personnes autonomes – elles peuvent se déplacer sans dépendre du bon vouloir ou de l'aide d'un voisin, d'une amie ou d'un membre de leur famille, parfois pour des actes du quotidien aussi simples qu'aller faire ses courses.

Le réemploi des véhicules est également une solution économique, parce qu'il met fin à une spirale infernale : sans voiture, pas de travail ; sans travail, pas de voiture. Pas moins de 28 % des demandeurs d'emploi déclarent avoir renoncé au moins une fois à un emploi au cours des cinq dernières années faute de moyens de transport. Si davantage de personnes en recherche d'emploi peuvent accéder aux locations de véhicules des garages solidaires, elles seront plus nombreuses à revenir vers l'emploi.

Enfin, le réemploi des véhicules est une solution écologique. Il vous paraît peut-être incongru qu'un écologiste parle positivement des voitures. Mais quoi de plus écologique que de réparer et de réutiliser des biens matériels plutôt que de les jeter ? Un réemploi temporaire et encadré permet de réduire l'impact environnemental de la construction des véhicules, et de compenser leur empreinte carbone en prolongeant leur durée de vie. En 2022, 92 000 véhicules ont été mis au rebut ; parmi eux, 59 % étaient classés Crit'Air 3. Leur réemploi permettra donc de remplacer les véhicules plus polluants détenus par des personnes précaires.

Les effets de cette proposition de loi pourront s'avérer vertueux pour les personnes précaires et pour celles qui vivent dans le monde rural.

Pour conclure, comme d'autres, je salue mon ancien collègue sénateur Joël Labbé, qui a défendu cette belle idée, ainsi que les sénateurs Jacques Fernique et Guillaume Gontard, pour avoir inscrit ce texte à l'ordre du jour du Sénat et pour l'avoir fait voter à l'unanimité.

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