La mobilité est une affaire cruciale, du quotidien. Elle nécessaire à l'inclusion sociale, car de la mobilité dépend l'accès aux droits, aux services et à l'emploi. Dans les territoires ruraux, elle peut représenter un défi : le rapport à la distance y est différent, et les solutions de mobilité ne peuvent y reproduire celles qui existent dans les zones urbaines. À la campagne, rares sont les solutions alternatives à la voiture.
Alors que, dans trop de territoires, le long mouvement d'éloignement des services publics, de désertification médicale, de fermeture des commerces de centre-bourg se poursuit et même s'accélère, les déplacements et les distances augmentent inévitablement. À la campagne, ne pas pouvoir se déplacer constitue un frein au quotidien et une entrave à l'égalité au sein de notre société.
Le baromètre des mobilités du quotidien, susmentionné, évalue à 13 millions le nombre de personnes touchées par la précarité dite de mobilité – sans oublier les 4 millions de Françaises et de Français ne disposant d'aucun mode de transport individuel ou collectif.
La présente proposition de loi défend un principe assez simple : permettre à des personnes précaires d'accéder à la mobilité, en réutilisant des voitures plutôt que de les détruire systématiquement. Cela répond à une demande forte des plus de 150 garages solidaires existants, véritables lieux d'accompagnement à la mobilité. Ils pourront bénéficier d'une nouvelle source de véhicules, alors que les manques se font ressentir à mesure que la demande augmente.
Ce dispositif offre aussi un moyen concret aux autorités organisatrices de la mobilité de déployer leur compétence de développement et de soutien aux mobilités solidaires.