Intervention de Jérémie Iordanoff

Séance en hémicycle du mercredi 27 mars 2024 à 21h30
Ouverture du dispositif de réduction d'activité aux moniteurs de ski stagiaires — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérémie Iordanoff :

Il est des métiers qui cumulent les difficultés. Celui de moniteur de ski en constitue un exemple saisissant. Précaire par la saisonnalité qui lui est imposée et menacé par le dérèglement climatique, cette profession de sportifs passionnés doit susciter toute notre attention.

En 2014, afin de favoriser l'activité des nouveaux moniteurs, notre collègue socialiste Marie-Noëlle Battistel, que je salue, a défendu devant l'Assemblée un texte « visant à mettre en place un dispositif de réduction d'activité des moniteurs de ski ayant atteint l'âge d'ouverture du droit à une pension de retraite, afin de favoriser l'activité des nouveaux moniteurs ».

En consolidant les liens d'une profession regroupant 17 000 travailleurs, cette loi a préservé la solidarité entre les générations de monitrices et de moniteurs ; en outre, elle a assuré un débouché aux quelque 350 nouveaux diplômés par an.

En corrigeant les injustices subies par les moniteurs et en facilitant l'intégration des jeunes qualifiés, nos collègues parlementaires ont, à l'époque, pallié les lacunes mises en lumière par plusieurs décisions de justice. Notre collègue Marie-Noëlle Battistel nous invite une nouvelle fois à mettre à jour le dispositif existant.

Le mécanisme mis en place en 2014 rééquilibrait celui conçu par le SNMSF. Il visait à limiter l'activité des moniteurs ayant atteint l'âge d'ouverture du droit à pension à 30 % pendant trois ans, puis à 50 % pendant les deux années suivantes, au bénéfice de leurs collègues plus jeunes.

Cependant, cette loi ne s'appliquait pas aux moniteurs stagiaires. Les inclure dans le dispositif, comme le propose le texte, corrigera cet effet de bord qui concerne plus de 3 200 personnes inscrites dans un cursus de formation au diplôme d'État de ski - moniteur national de ski alpin.

Parmi les diplômes d'État, celui-là est réputé être le plus long à obtenir et le plus onéreux. Il nous semble ainsi incontournable d'inclure les stagiaires parmi les bénéficiaires du dispositif de réduction progressive d'activité.

En parallèle du soutien du groupe Écolo – NUPES à ce texte, je souhaite rappeler ici les difficultés qu'éprouvera le milieu du ski dans un monde dont la température sera, au minimum, supérieure de 2 degrés Celsius à ce qu'elle est aujourd'hui.

Avec 53,9 millions de journées-skieur par an, la France occupe la deuxième place mondiale du tourisme hivernal, juste derrière les États-Unis. Dans les années soixante et soixante-dix, le tourisme de montagne hivernal s'est considérablement développé en France grâce à la construction de stations de sports d'hiver dans le cadre des plans Neige lancés par l'État. En conséquence de cette politique de développement des stations, les espaces montagnards sont devenus fortement dépendants de l'activité ski.

Depuis ces années, les choses ont changé.

Le réchauffement climatique se fait déjà sentir très durement en montagne. La durée de la couverture neigeuse de nos massifs a été raccourcie de près de neuf jours par décennie depuis 1970. La limite pluie-neige est passée de 1 200 mètres d'altitude en moyenne dans les années soixante à plus de 1 500 mètres aujourd'hui, et elle va continuer à monter.

Face à ce phénomène de dérèglement climatique, les stations sont inégalement atteintes. Avec une clientèle qui se tarit dans les zones de moyenne montagne et une gestion des remontées mécaniques nécessitant d'importants investissements. Les comptes publics des collectivités concernés sont mis à rude épreuve.

La production de neige artificielle…

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