Je vous remercie de soutenir unanimement la proposition de loi que je vous soumets aujourd'hui. L'adoption de ce texte enverra un message fort à la profession.
Plusieurs d'entre vous ont souligné la longueur du cursus et le degré d'exigence élevé du diplôme d'État. Madame Corneloup, le rallongement de la durée de formation découle du risque inhérent à la profession de moniteur de ski : la montagne étant un milieu dangereux, il est normal de suivre une formation difficile pour devenir moniteur.
Ma circonscription compte dix-sept des vingt et une ou vingt-deux stations de ski de l'Isère : la plus petite n'a qu'une seule remontée mécanique quand les plus grandes, situées dans le massif de l'Oisans comme Alpe d'Huez et Les Deux Alpes, possèdent un très grand domaine skiable. Les montagnards, notamment les professionnels, ont toujours su s'adapter et ils continuent de le faire, aujourd'hui, face au changement climatique. Les moniteurs de ski sont des hommes et des femmes passionnés par leur métier, qu'ils exercent avec beaucoup d'exigence. Ils partagent leur connaissance du milieu montagnard, ce qui est très important pour une bonne pratique de la montagne, notamment l'été où de plus en plus de personnes la fréquentent sans la connaître ni la respecter suffisamment.
Les moniteurs ont souvent une autre activité, dans les secteurs du bâtiment, de la menuiserie ou de l'agriculture. Ils fournissent un soutien important aux petites exploitations de montagne, qui ne seraient pas viables sans eux. Dans ma circonscription, de nombreux agriculteurs me disent qu'ils ne pourraient pas conserver leur exploitation sans leur activité hivernale de monitorat.
Vous avez tous noté que les moniteurs de ski français jouissaient d'une très bonne réputation à l'étranger. De nombreux pays envient notre diplôme d'État.
Effectivement, monsieur Dharréville, le système intergénérationnel est avant tout solidaire. Lorsqu'un client entre dans une école de ski, l'heure de cours est attribuée aux moniteurs dans l'ordre de leur ancienneté. Sans le dispositif intergénérationnel, les moniteurs diplômés de longue date seraient toujours servis les premiers dans les périodes où la demande est moins forte, c'est-à-dire en janvier et en mars – lors des vacances de février, la question ne se pose pas car les moniteurs ne sont pas assez nombreux. Or les moniteurs stagiaires doivent payer leurs études – certains préparent en parallèle d'autres diplômes d'État leur permettant de travailler, par exemple, pendant la période estivale – et acquérir de l'expérience.
Plusieurs d'entre vous ont évoqué la possibilité de faire de ce système de transmission des savoirs et des compétences un exemple pour d'autres métiers. Peut-être devrions-nous travailler, de manière collective et transpartisane, à une telle évolution vertueuse. Il conviendrait en effet de lever les freins qui empêchent l'instauration d'un mécanisme comparable de solidarité intergénérationnelle dans d'autres filières professionnelles. Les moniteurs ont joué un rôle d'avant-garde : apportons-leur un soutien massif en adoptant à l'unanimité cette proposition de loi.