Il est des métiers qui cumulent les difficultés ; celui de moniteur de ski en est un exemple. La saisonnalité qui lui est imposée et le dérèglement climatique qui la menace précarisent en effet cette profession de sportif passionné.
En 2014, sous l'impulsion de Marie-Noëlle Battistel, le Parlement s'était donné pour mission de sécuriser le pacte intergénérationnel existant afin de pérenniser la solidarité entre les générations de monitrices et de moniteurs de ski, qui a toujours fait ses preuves. En corrigeant la discrimination que subissaient les moniteurs seniors et en favorisant l'insertion des jeunes moniteurs et monitrices diplômés, nos collègues parlementaires ont réparé des fragilités dûment soulignées par différentes décisions de justice.
C'est à nouveau par souci d'anticipation que notre collègue Marie-Noëlle Battistel nous propose de rénover le dispositif existant. Si la loi de 2014 a permis de réels progrès sociaux en instituant un mécanisme de réduction d'activité des moniteurs ayant atteint l'âge d'ouverture du droit à une pension de retraite, elle comporte toutefois une imperfection notable touchant à la situation des moniteurs stagiaires et à la prise en compte de leur période d'activité dans le cadre de leur stage. La présente proposition de loi, qui vise à inclure les moniteurs stagiaires dans le dispositif de 2014, corrigera cet effet de bord et bénéficiera à plus de 3 200 personnes inscrites dans un cursus de formation préparant au diplôme d'État de moniteur national de ski alpin.
Au-delà de cette mesure que le groupe Ecologiste - NUPES soutiendra sans réserve, notre engagement auprès des moniteurs et monitrices de ski doit aussi se penser dans un monde où les températures ont crû d'au moins 2 degrés. Le réchauffement climatique se fait sentir en montagne, où 35 % des domaines de ski français et 66 % des domaines autrichiens, situés dans des massifs de plus basse altitude, sont enneigés artificiellement. Du fait de cette augmentation globale des températures, c'est l'ensemble de l'écosystème économique alpin qui sera remis en cause. Il faut entendre cette évolution pour anticiper les mutations qu'elle entraînera. On ne skiera plus en moyenne montagne et presque plus à haute altitude, d'autant que la neige artificielle, inefficace au-delà d'une progression de 2 degrés et très gourmande en eau et en énergies émettrices de CO2, ne sera pas une solution magique. Comme la profession sera menacée et presque vouée à disparaître, celles et ceux qui l'exerceront encore se livreront une concurrence féroce.
Il nous appartient donc de réfléchir, dès maintenant et de manière collective, à la diversification des activités des stations et à l'accompagnement de l'ensemble de leurs professionnels.