Intervention de Hadrien Clouet

Réunion du mercredi 20 mars 2024 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHadrien Clouet :

Le groupe La France insoumise est tout à fait favorable à cette proposition de loi. Le métier de moniteur de ski a de fortes particularités. D'abord, il s'appuie sur une pratique qui est souvent une passion – ce n'est malheureusement pas le cas dans tous les métiers. Son diplôme d'État a la réputation d'être très difficile, par ses exigences tant physiques que théoriques – dans certaines épreuves, il est demandé aux candidats de déterminer la nature des flocons de neige dans des coupes. Enfin, le réchauffement climatique, qui entraîne un recul des espaces enneigés et une diminution des volumes de neige – les montagnes perdent chaque décennie environ 20 kilogrammes de neige au mètre carré –, constitue un danger pour ce secteur. Les grands monopoles énergétiques, pétroliers et de transport, par le dérèglement climatique qu'ils ont provoqué, menacent la profession de moniteur ou de monitrice de ski. La pluriactivité est dès lors nécessaire : la plupart des moniteurs exercent d'autres métiers hors saison et détiennent d'autres diplômes. Souvent, ils exercent dans le commerce ou surveillent la baignade, par exemple.

Depuis 1963, une répartition du travail est organisée entre jeunes et moins jeunes. Cela pourrait d'ailleurs nous inspirer dans d'autres domaines : c'est la première fois que la majorité défend la mutualisation du temps de travail pour lutter contre le chômage, et c'est une bonne nouvelle.

On est diplômé en moyenne à 30 ans, la moyenne d'âge de la profession étant de 48 ans. Avec la cessation progressive d'activité, les plus âgés n'exercent que durant les vacances scolaires, hors moniteurs stagiaires. Il s'agit ici de réinclure dans le dispositif l'ensemble de celles et ceux qui font l'activité et de leur ouvrir au moins deux mois de retraite supplémentaires. Cela ne rattrapera pas ce que la Macronie a volé, mais c'est déjà ça de pris !

Nous avons besoin de professionnels pour sécuriser les pratiques de ski, faire découvrir les espaces naturels et assurer la soutenabilité de l'activité sportive. Nous voterons pour le texte, en posant toutefois une question : quelle est la proportion de moniteurs qui atteignent le nombre d'heures nécessaire pour entrer dans le dispositif ?

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