Notre définition des zones humides se base sur un arrêté de 2008, dans lequel trois critères peuvent être pris en considération. La zone peut se définir par la présence de végétation humide. Elle peut également se définir par un milieu au sein duquel la végétation naturelle ne peut pas s'exprimer. Dans ce cas, il est nécessaire de réaliser des sondages pédologiques pour détecter d'éventuelles traces d'oxydo-réduction. Ces traces indiquent que de l'eau a été retenue pendant une certaine durée. Dans ce cas, nous pouvons conclure que la zone examinée est bien une zone humide. Enfin, le troisième critère se base sur la proportion dans le milieu considéré de plantes indicatrices de zone humide.
Notre travail suppose d'établir en premier lieu une cartographie des habitats naturels. Nos botanistes se rendent donc sur le terrain pour cartographier et représenter ces habitats. La loi définit un certain nombre d'habitats humides. Dès lors, nous évaluons combien sont présents dans la liste que nous avons établie. La liste de l'arrêté énumère également des habitats pour lesquels un sondage pédologique doit être effectué. Le sondage permet alors de déterminer s'il s'agit d'un habitat humide ou non.
En fonction du nombre de sondages réalisés, nous pouvons identifier une délimitation plus ou moins précise de la zone humide. Si le nombre de sondages est insuffisant, nous optons alors pour une maximisation. Dans ce cas, nous considérons que l'ensemble de la parcelle est une zone humide.
Nous réalisons par ailleurs une étude des fonctions de ces zones humides, conformément à ce que les SDAGE demandent aujourd'hui. Ces zones exercent trois grands types de fonctions. La première est hydrologique. Elle permet par exemple de retenir les crues ou de recharger les nappes. La deuxième est biogéochimique, et elle est destinée à épurer les divers polluants présents dans le sol. La troisième est biologique, et elle est liée au support de l'espèce. Toutes les zones humides peuvent exprimer ces trois fonctions. Toutefois, elles le font dans des proportions plus ou moins importantes selon les perturbations et leur situation dans le paysage.
Dans une zone humide située par exemple dans un champ agricole, la fonction biologique ne s'exprimera pas du fait de la faible biodiversité présente. Pour une zone située près d'un cours d'eau, la fonction hydraulique s'exprimera avec beaucoup plus d'intensité. En cas de crue, elle contribuera alors à ralentir le ruissellement. Enfin, une zone humide de plateau alimentée par des ruissellements exprimera davantage la fonction biogéochimique. Elle captera tous les sédiments et polluants issus de la ville et des champs agricoles. Nous définissons donc les fonctions et les niveaux d'expression de chaque zone humide étudiée. Ce travail permet ensuite de disposer d'une base pour évaluer la compensation.