Vous avez évoqué les femmes et les sciences à l'aune de la montée de l'intelligence artificielle et ce sera aussi l'objet de mon intervention. En France, aujourd'hui, les formations scientifiques, techniques et numériques ont le plus faible taux de féminisation de l'enseignement, quel que soit le niveau d'étude. Seul un tiers des lycéennes en terminale ont les mathématiques pour spécialité et seuls 24 % des ingénieurs sont des femmes. Cette non-parité semble inéluctable puisque cette proportion stagne depuis dix ans. Je le constate dans les promotions de l'école d'ingénieurs où j'enseigne. Ce manque de représentation des femmes dans les domaines scientifiques a de nombreuses causes, au premier rang desquelles on trouve la culture populaire, les interactions et les attentes sociales, qui véhiculent des stéréotypes. Quand une jeune femme exprime son intérêt pour les sciences, elle est susceptible de ne pas recevoir le même soutien de la part de sa famille, de ses pairs ou de ses enseignants qu'un garçon, au détriment de sa confiance en elle et sa volonté de persévérer.
Des leviers sont disponibles et des réponses peuvent être apportées impliquant plusieurs ministères – l'éducation nationale, l'enseignement supérieur et la recherche, l'industrie et le vôtre. Pourriez-vous préciser les mesures interministérielles que vous comptez mettre en place pour encourager ces jeunes filles à poursuivre des études et des carrières dans les domaines techniques, scientifiques et numériques ?