Au lendemain d'un moment historique dont nous partageons l'émotion et à la veille du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, je profiterai de votre présence pour vous poser des questions précises.
Concernant la garantie du droit à l'IVG, qui a été constitutionnalisée, que comptez-vous mettre en œuvre pour garantir son effectivité ? Quels seront vos engagements en matière de réouverture de centres IVG fermés ces dernières années ? Que pensez-vous de la double clause de conscience des médecins ? Ne faudrait-il pas revenir dessus puisqu'il existe déjà une clause de conscience générale ?
À propos des 10 milliards de coupes budgétaires annoncées par décret, dont 7 millions sont imputés directement au ministère délégué chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, vous nous avez déjà affirmé qu'ils ne seraient pas prélevés sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, mais l'on se demande alors où. Le Premier ministre a reçu ce matin un courrier adressé par le Planning familial et plusieurs associations de droits des femmes et féministes, dont vous avez dû prendre connaissance, lesquels expliquent être à bout de souffle et avoir besoin de 2,6 milliards d'euros pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles : que leur répondez-vous ? comment expliquez-vous le décalage entre une baisse de budget et des demandes budgétaires jamais comblées ? Dans ce cadre, ne craignez-vous pas que la mission interministérielle sur les violences sexuelles dans la culture et dans le sport, que nul ne conteste, apparaisse comme un moyen de retarder la réponse à des demandes existantes – démettre Dominique Boutonnat, accusé de violences sexuelles, ou ne pas tresser des lauriers à Gérard Depardieu –, faute de budget ?
Enfin, nous avons besoin de précisions concernant le congé de naissance, parce qu'actuellement il est difficile de savoir s'il ne conduira pas à un rabotage du congé parental. J'aimerais avoir votre avis à propos de la proposition de loi pour l'égalité des congés maternité et paternité que nous déposons cette semaine et qui lèverait un premier obstacle rencontré par les pères. Il s'agirait d'un congé égal et obligatoire pour accueillir l'enfant, que pourrait prendre le père, le conjoint ou la conjointe et qui permettrait de s'assurer que la mère ne se retrouve pas au bout de vingt-huit jours – au mieux – toute seule avec l'enfant. Il me semble que ce serait décisif pour parvenir à un meilleur partage des tâches familiales et pour lutter contre les discriminations, y compris professionnelles.