S'il y a une chose sur laquelle nous sommes toutes et tous d'accord au sein de notre délégation, c'est qu'être une femme ne doit pas être un frein. Ce n'est pas une fatalité, c'est une chance. Nous en faisons d'ailleurs notre combat quotidien. L'égalité femmes-hommes est une cause qui nous rassemble et cette nécessité se ressent dans l'ensemble des secteurs de la société, au quotidien.
Malgré les progrès indiscutables réalisés par notre majorité depuis 2017, les Françaises sont confrontées à des freins qui creusent des inégalités que nous peinons à combler, en dépit de dispositifs pertinents déployés dans nos territoires. La notion de territorialité est importante, parce que ce sont près de 11 millions de femmes qui vivent dans les territoires ruraux. Les inégalités, qui existent partout ailleurs, y sont encore accentuées à cause de freins spécifiques car les femmes à la campagne sont confrontées à des difficultés supplémentaires, cependant que leur situation reste souvent méconnue. Depuis le début de mon mandat, je m'efforce de rencontrer et de mettre en avant ces femmes qui s'engagent et portent le territoire du Val-d'Oise. Celles-ci ont témoigné auprès de moi des difficultés évidentes qu'elles rencontrent, notamment dans l'accès à l'emploi. Le risque d'être touché par le chômage et la précarité est plus important pour les femmes : dans les communes rurales, 21 % des femmes salariées ont un contrat précaire, contre 13 % dans les communes les plus urbaines. Ainsi, les données publiées par le ministère de l'égalité lui-même illustrent de façon frappante cette réalité : les obstacles à l'emploi persistent et se multiplient. En ruralité, les femmes ne doivent pas seulement briser le plafond de verre, mais aussi parcourir des kilomètres pour l'atteindre.
Avant de finir, j'aimerais rendre hommage à deux femmes remarquables de mon territoire, Mmes Valérie Toureille et Carine Bertolino, toutes deux cheffes d'entreprise et engagées dans un réseau féminin né du constat d'inégalités locales et souhaitant promouvoir la solidarité et le partage d'expériences entre ses membres, afin de sortir de l'isolement et d'étoffer les réseaux de la ruralité. De telles initiatives, par lesquelles des femmes dynamiques se rassemblent pour combattre ensemble les inégalités de genre, se multiplient sur le territoire. Oui, en 2024, les femmes ont encore besoin de s'entraider et de s'accompagner pour faire face aux inégalités qui perdurent dans la société.
Étant donné votre engagement sans faille sur ce sujet et votre connaissance des problématiques rurales, madame la ministre, pouvez-vous nous dire quelles sont les prochaines mesures envisagées pour apporter des réponses à ces inégalités persistantes, handicapant au quotidien les femmes dans l'accès à l'emploi, en particulier en ruralité ?