Il est impératif de respecter la trajectoire de rétablissement des finances publiques que nous nous sommes collectivement fixée, il y va de notre responsabilité. Nous ne pouvons être le seul pays d'Europe à s'exonérer de ses obligations en la matière. Nous ne vivons pas sur une île déserte : nos créanciers, nos partenaires et nos concitoyens nous observent ; s'ils perdent confiance, nous courrons de graves dangers. La crise des dettes souveraines n'arrive pas qu'aux autres.
Lorsque les circonstances se détériorent, nous devons réagir rapidement. À la fin de l'année 2023, le climat s'est dégradé plus vite que prévu. Peut-être aurions-nous pu mieux l'anticiper – mais je ne fais pas partie de ceux qui, à force de toujours prévoir le pire, finissent par avoir raison. La croissance est moindre, entraînant de moindres recettes ; il était difficile mais responsable de choisir le décret d'annulation de crédits de la loi de finances pour 2024. Nous le soutenons sans ambiguïté.
Surtout, nous devons continuer les réformes structurelles, pour mieux cibler la dépense publique et améliorer son efficacité. Il faut poursuivre la rénovation de notre modèle social, qui représente à lui seul plus de la moitié de la dépense publique.
Connaissez-vous les montants consolidés des recettes et des dépenses en 2023, donc les écarts avec les prévisions ? Si la note de la France était dégradée dans un ou deux mois, quelles seraient les marges de manœuvre ?