J'ai ici un graphique illustrant les courbes de croissance de la zone euro et des États-Unis. Pendant une trentaine d'années, elles suivent le même rythme, avec des PIB par habitant équivalents. Le décrochage survient en 2011, quand les pays européens ont décidé d'appliquer des plans d'austérité symétriques. Or nous n'avons toujours pas rattrapé le retard ainsi creusé sur les États-Unis. Si notre PIB par habitant était le même que le leur, nous n'aurions pas besoin de prendre des mesures d'austérité en annulant 10 milliards d'euros de crédits. Ne choisissez-vous pas ici d'appliquer une politique procyclique ? Au moment où les recettes baissent faute de croissance, nous aggravons les difficultés en saignant le malade, tel le médecin de Molière. C'est d'autant plus vrai que vous annulez des dépenses publiques qui touchent directement à la croissance : la diminution de MaPrimeRénov' affectera le bâtiment. Tous les instituts prévoient une augmentation du chômage, or vous diminuez les crédits affectés à la reconversion professionnelle et vous annoncez une baisse de l'indemnisation des chômeurs. Allons-nous enfin tirer les leçons des échecs du passé ?