Avant la prochaine audition, il faudra vérifier l'identité du ministre. Monsieur le ministre, vous semblez ne pas connaître M. Bruno Le Maire. Auriez-vous oublié que vous êtes en poste depuis sept ans ? Peut-être rencontrerez-vous Bruno dans les couloirs de Bercy, perdu dans ses anciennes prévisions ou dans ses promesses passées. « Les paroles s'envolent, les écrits restent. » Les budgets sont écrits. Vous avez menti au Parlement – à la nation – : vous avez présenté des budgets insincères. Dans certaines interviews, vous espériez un retour de croissance, grâce à des circonstances exceptionnelles, preuve que vous le saviez. En réalité, vous n'avez jamais eu de plan. Vous n'avez pas anticipé la fin des taux bas, et vous découvrez qu'il faut payer la facture. Quand vous en bénéficiiez, vous n'avez pas élaboré de plan de réindustrialisation pour reconstruire un outil productif à même de parer les conséquences de leur fin.
Vous vous aveuglez sur les sept années écoulées, mais aussi sur le système que vous incarnez, qui a ruiné la France. Cinquante ans de déficit, des noces de plomb : qui est responsable ? Peut-être M. Macron : il était ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique – vous en avez fait un président. Peut-être Mme Lagarde : elle était ministre de l'économie, quand vous étiez encore à l'UMP (Union pour un mouvement populaire) – vous en avez fait la présidente de la Banque centrale européenne (BCE). Visiblement, nos comptes publics sont tenus par des fous, qui ne savent pas où ils mènent la France.
Ces fous ont des tabous, qui tiennent toujours. Vous avez passé en revue les dépenses, sans mentionner le grand tabou de l'administration française depuis cinquante ans : l'immigration. Elle nous coûte énormément. La contribution de la France au budget de l'Union européenne (UE) va encore augmenter, passant de 24 à 27 milliards. Ce tabou cache votre échec : comme l'Italie, la France n'a plus les moyens de payer pour les autres, puisque vous l'avez ruinée, mais vous refusez de dire la réalité aux Français. Quand ils nous feront confiance, nous rétablirons les comptes publics.