Je vous laisse le choix de votre nourriture.
La question du respect du pluralisme est fondamentale. Certes, il est essentiel d'équilibrer les temps de parole des personnalités publiques. Le cadre est très précis ; l'Autorité de régulation publie des rapports, de sorte que nous corrigeons les éventuels déséquilibres ; le contrôle est plus strict encore en période électorale. Cependant, vous avez raison, cela ne suffit pas pour garantir le pluralisme. Si l'on n'invite que des experts dont on pense qu'ils penchent d'un certain côté – la décision du Conseil d'État dit la vérité –, ou qu'une certaine couleur est dominante, ou qu'il n'y a pas de débat, il y a un problème.
Sur les antennes de France Télévisions, qu'il s'agisse des journaux d'information ou des magazines qui accueillent en direct des invités ou des experts, nous essayons de toujours avoir autour de la table des gens en désaccord, mais capables de débattre. Ce n'est pas simple – c'est même un combat quotidien. Au-delà de l'intensité de la discussion et de la qualité des échanges, l'enjeu est de montrer que dans notre France de plus en plus polarisée, on peut ne pas être d'accord avec quelqu'un sans qu'il devienne un ennemi ; que même en désaccord, on peut dialoguer et échanger des arguments. Nous prenons le parti de considérer que les spectateurs sont libres, qu'il leur revient de se faire leur opinion et qu'il ne nous appartient pas de donner le la.