Il s'agit d'une histoire ancienne : je m'en suis déjà longuement expliquée devant la commission des affaires étrangères et devant la commission des affaires culturelles et de l'éducation, cet été. Je recommence.
Les trois correspondantes étrangères que vous citez ne sont pas des salariées de France 24 ; ce sont des pigistes, salariées par des sociétés de production. En effet, nous fonctionnons avec des sociétés extérieures, pour des raisons liées au coût de l'amortissement du matériel de télévision, plus élevé que celui de radio.
Joëlle Maroun a été licenciée sans autre forme de procès par l'entreprise qui l'employait. Je précise que les propos mis en cause étaient des attaques lancées dans des tweets personnels, jamais à l'antenne. J'ai appris à cette occasion qu'on ne pouvait attaquer un tweet que dans l'année qui suit sa publication, ensuite, il est trop tard ; et qu'on ne peut agir que lorsqu'on y a intérêt, par exemple parce que les propos nous visent directement ou parce qu'on est une association dédiée à la lutte contre l'antisémitisme. Il ne me restait donc pas d'autre voie que le signalement au procureur, que j'ai fait en application de l'article 40 du code de procédure pénale car nous sommes une entreprise publique, bien que même cette action ait été sujette à caution. Il m'a répondu que j'avais eu raison de le saisir, mais que les faits étaient prescrits. Cette personne ne travaille plus du tout avec France 24.
J'ajoute que les dirigeants de médias n'ont pas le droit de surveiller en permanence les comptes privés de leurs journalistes. La jurisprudence le leur interdit, car cela porterait atteinte à la liberté d'expression – il appartient à la représentation nationale de changer la loi si elle le souhaite.