La qualité a souvent un coût, notamment dans le domaine de l'information. La présence d'un réseau de journalistes sur le terrain et la faculté d'envoyer des grands reporters vérifier les faits et recueillir les informations à la source participent de la qualité de nos émissions, notamment à l'international où notre statut de service public est un atout car il n'y a probablement pas de marché commercial pour une information plurilingue et mondiale. Les correspondants dans le monde, tout comme la présence d'experts variés et compétents, jouent un rôle essentiel pour la qualité des reportages, d'où l'importance de leur assurer la possibilité de vivre de leur métier. Les citoyens doivent pouvoir comprendre pour se forger leur opinion, ce n'est pas à nous de leur dire ce qu'ils doivent penser : notre rôle est de leur apporter des analyses pointues pour qu'ils puissent saisir un monde de plus en plus complexe et violent.
J'ai été frappée par l'augmentation de l'audience des chaînes publiques pendant la crise de la Covid-19, analysée comme un mouvement vers des valeurs refuges quand tout est bouleversé. Pour conserver ce statut, il faut privilégier les reportages aux débats, or les premiers requièrent plus de moyens que les seconds.