À ce titre, je souhaite vous faire part d'un exemple très concret. Il est beaucoup question de la double insularité, en tant compte de La Désirade, de Marie-Galante ou des Saintes. Le cyclone Tammy a frappé un samedi et les deux barges comprenant le matériel, les câbles électriques, les câbles téléphoniques et les équipes de déblayage du RSMA ont quitté le port de Pointe-à-Pitre le dimanche à sept heures du matin. À ma demande, le directeur de la mer a réquisitionné un ferry pour emmener les militaires. En tout début de matinée, nous avons pu embarquer les tourets d'Orange et d'EDF. Pour avoir vécu concrètement cet épisode sur le terrain, je tiens à saluer tous les personnels ; avec l'aide du Sdis, nous avons ainsi pu envoyer des ressources matérielles et humaines pour être opérationnels sur place. Comme le colonel Lhomme l'a rappelé, nous devons raisonner sur une dimension archipélagique.
Ensuite, nous sommes forcément fragilisés par le réseau routier unique. Lors des événements de 2021, qui n'étaient pas d'ordre climatique ou de sécurité civile, nous avons d'ailleurs pu le constater. Il suffit d'un barrage sur une route pour rendre les déplacements extrêmement compliqués. Si le pont de la rivière des Pères à Basse-Terre s'effondre, les communications entre le sud et le nord de la Basse-Terre seront effectivement très difficiles. C'est la raison pour laquelle nous accordons une grande attention aux ouvrages, dont une partie a été emportée par les pluies sur la commune de Vieux-Fort en octobre 2023.
À ce titre, nous effectuons un travail d'ampleur avec la Deal. Nous avons ainsi réuni tous les élus au mois de décembre, lors d'un séminaire sur la gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (Gemapi), afin d'alerter sur le nécessaire entretien des cours d'eau. La fragilité du système porte évidemment sur les ouvrages d'art qui enjambent effectivement les différentes ravines et cours d'eau. Je me souviens avoir discuté avec le maire de Basse-Terre le lendemain du passage du cyclone Tammy pour évoquer les embâcles et le nécessaire nettoyage des cours d'eau.
L'une des priorités de la Deal porte ainsi sur les actions en termes de Gemapi, compétence qui relève, une fois encore, des collectivités, que nous nous efforçons de sensibiliser sur ces différents éléments. En effet, le risque principal identifié concerne le risque hydraulique de débordement des ravines et de destruction des ouvrages d'art, qui peuvent engendrer de graves problèmes de circulation autour de l'archipel. Ces difficultés sont palliées par l'utilisation de moyens nautiques de la gendarmerie maritime et de la marine nationale, pour pouvoir continuer à desservir les populations, comme cela fut le cas en 2021.