Pour pallier autant que possible les défaillances du réseau d'eau, le Sdis est obligé de surengager des moyens. Généralement, un seul véhicule est nécessaire en cas de départ de feu. Ici, compte tenu de l'absence d'assurance d'un réseau adéquat, nous engageons régulièrement un deuxième véhicule. De plus, nous avons lancé un plan d'acquisition de gros véhicules porteurs d'eau pour nous garantir une capacité d'action suffisante. Nous avons noué une convention avec le syndicat mixte de gestion de l'eau sur son territoire, qui comporte plusieurs éléments de coopération, notamment un volet permettant l'acquisition commune de gros véhicules porteurs d'eau.
Il est exact que la responsabilité incombe aux collectivités en la matière aujourd'hui. La prérogative de la défense extérieure contre l'incendie (DECI) appartiendra à terme au syndicat. L'acquisition des véhicules nous permettrait en cas de crise majeure, de catastrophe touchant le territoire, de procéder au ravitaillement des cuves qui sont installées dans les diverses communes du territoire. Je précise néanmoins qu'il ne s'agit pas de transport d'eau potable, puisque ces véhicules ne sont pas dotés de cuves en inox. Cependant, cet élément fournirait une garantie pour nos populations.
S'agissant du prépositionnement de moyens, la réserve nationale est basée à l'aéroport de Pointe-à-Pitre les Abymes. Cependant, la problématique du transport de ces matériels se pose indubitablement au quotidien, compte tenu de la double voire triple insularité de notre archipel. Chaque île habitée dispose d'une caserne, à La Désirade, Marie-Galante, Terre-de-Haut, Terre-de-Bas dans l'archipel des Saintes.
Ce prépositionnement de matériel est intuitif, sans être forcément formalisé aujourd'hui. Le prochain Sdacr permettra d'effectuer un meilleur calage dans ce domaine, qui traitera les territoires du département de la Guadeloupe ; il s'agit en quelque sorte d'un schéma archipélagique de la Guadeloupe. De fait, nous ne pouvons pas résoudre l'ensemble des problèmes depuis la direction départementale des Abymes ; il faut absolument prépositionner un certain nombre de stocks stratégiques de véhicules, dans la mesure où nous n'aurons jamais la capacité de transporter du gros matériel à l'instant t.
S'agissant des renforts, il me semble que dans la région, nous sommes perçus comme le territoire disposant du plus grand nombre de moyens, de la plus grande capacité d'intervention. Ainsi, en cas de catastrophe, il est fort probable que notre environnement proche ne pourra pas nous porter secours, mis à part sous l'égide de l'état-major de zone de nos collègues de la Martinique.