Je suis directeur adjoint du Sdis depuis un peu moins de deux ans. Les collègues qui m'accompagnent ce matin disposent d'une plus grande expérience des phénomènes naturels sur ce territoire et pourront utilement compléter mes propos, le cas échéant.
En guise de complément aux précédents propos, je souhaite signaler quatre vulnérabilités qui me semblent importantes à appréhender, qui caractérisent le territoire de la Guadeloupe et le différencient singulièrement de la plupart des autres territoires français. La première vulnérabilité est d'ordre géographique. Cet archipel sous-tend une double, voire une triple insularité, qui se traduit par moments par une discontinuité territoriale exacerbée. Déjà fort présente au quotidien, cette discontinuité devient plus que problématique en situation de crise. Je pense non seulement aux phénomènes météorologiques, mais aussi aux sargasses qui peuvent venir perturber le fonctionnement normal.
Les vulnérabilités sont également structurelles, compte tenu notamment des difficultés de distribution d'eau, qui impactent l'eau potable, mais aussi la défense extérieure contre l'incendie.
Le réseau routier reste fragile, puisque seuls deux ponts relient la Grande-Terre et la Basse-Terre. Sur cette dernière, il existe très peu d'itinéraires bis ; quand une route est coupée, l'ensemble de la circulation de l'île se trouve perturbé.
Je souligne également les vulnérabilités humaines en cas de crise, puisque peu de forces complémentaires peuvent nous soutenir, notamment en l'absence de forces armées sur l'île.
Je ne veux pas non plus écarter nos propres difficultés internes, nos propres vulnérabilités. Le Sdis est un établissement public autonome financé par des collectivités qui sont pour la plupart exsangues financièrement. En conséquence, le budget d'investissement est bien plus faible qu'il y a une dizaine d'années, ce qui se traduit immédiatement par des difficultés opérationnelles au quotidien. Ainsi, les moyens matériels et bâtimentaires ne sont pas au rendez-vous des objectifs fixés par notre précédent schéma départemental d'analyse et de couverture des risques (Sdacr), le document structurant de notre établissement, qui est d'ailleurs en cours de révision. L'échange de ce matin tombe donc à point nommé pour nous, puisque nous avons l'objectif de proposer au préfet un document finalisé pour la fin du premier semestre.