Intervention de Daniel Gibbs

Réunion du jeudi 22 février 2024 à 14h00
Commission d'enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d'outre-mer

Daniel Gibbs, ancien président de la collectivité de Saint-Martin :

Vous pouvez compter sur moi !

Premièrement, vous avez posé la question : pourquoi tant de dégâts à Saint-Martin par rapport à Saint-Barthélemy ? Il faut savoir que lorsqu'un cyclone frappe, il ne frappe jamais un territoire avec la même intensité. Effectivement, la solidité des constructions et la qualité des matériaux peuvent entrer en considération. Je tiens à signaler que si 95 % de Saint-Martin a été détruit, d'autres territoires ont connu la même intensité de dégâts lorsqu' Irma s'est déplacé. Saint-Barthélemy est un territoire plus petit, plus condensé, et qui a bénéficié sans doute de ressources financières plus intenses et plus appuyées pour la reconstruction.

Saint-Martin a toujours tiré l'expérience de l'intensité des dégâts qui ont pu être causés par les différents phénomènes cycloniques. En 1995, le cyclone Luis a été pratiquement aussi destructeur qu' Irma. Son intensité était cependant moins forte, avec des vents de 250 à 300 kilomètres/heure. Avec Irma, la vitesse des vents était de plus de 400 kilomètres/heure. Pour preuve, il a fallu très longtemps avant de pouvoir catégoriser ce cyclone. Il est d'ailleurs toujours classé hors catégorie, au-delà des catégories 5 et 6. Vous imaginez sa violence.

En 1995, Saint-Martin était équipé en fonction des cyclones qui avaient précédé Luis. Après Luis, les reconstructions ont été réalisées différemment. Pratiquement toutes les maisons avaient des volets anticycloniques. Le problème est que les volets anticycloniques sont efficaces et garantis pour des vents allant jusqu'à 250 kilomètres/heure.

Par ailleurs, Saint-Martin est un territoire très dense par rapport à Saint-Barthélemy, Les objets volants étaient peut-être plus nombreux sur le territoire. Certaines toitures auraient pu résister au vent, mais elles n'ont pas résisté aux obstacles qui sont venus se fracasser sur ces toitures, en créant des déchirures, des appels d'air et donc des phénomènes d'implosion des maisons.

Il n'est pas toujours possible de comparer deux territoires. En effet, lorsqu'un cyclone s'abat sur un territoire, il ne vient pas sur le même angle et sa durée diffère d'un territoire à l'autre. Ces éléments sont à prendre en considération.

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