Bonjour, monsieur le président.
Il est fondamental pour nous de vous entendre, car vous êtes à un moment clé de vos responsabilités à Saint-Martin, même si vous y aviez été associé plus tôt dans l'histoire de la collectivité. Vous arrivez quasiment concomitamment aux événements et vous avez à gérer la suite.
Chacun a en tête de donner la meilleure vision possible des événements et des décisions qui en ont découlé. Je dirais que c'est presque humain. Cependant, il est utile parfois de sortir des généralités en apportant des précisions.
À Saint-Martin, 95 % des bâtiments ont été touchés, contre moins de 1/5ème sur Saint-Barthélemy. Différentes explications, en particulier des explications sociales, font que les populations n'avaient pas forcément les mêmes moyens pour assurer leur sécurité. S'agissant de la reconstruction, les assurances n'offraient pas les mêmes couvertures sur l'une ou l'autre île. Comment un tel désordre urbain a pu s'installer à Saint-Martin et avec de telles conséquences ?
Dans la reconstruction, Saint-Martin a connu des problèmes de lenteur, de délais et parfois de coûts. Chacun a en mémoire le « coup de sang » du président Macron lors de sa visite en 2018. Je souhaite vous lire une citation d'Annick Girardin, parue dans Le Monde en septembre 2023 et qui m'a marqué, car très évocatrice de la prise en compte de l'histoire et parfois de ses limites : « Après Irma, on avait rêvé, avec la reconstruction, d'en faire une île d'exception, un exemple pour tous les territoires ultramarins. Cela ne s'est pas fait, car je pense que l'on avait sous-estimé la détresse et la pauvreté présente sur l'île ».
Nous avons constaté des réactions lorsque le nouveau plan de prévention des risques naturels (PPRN) a été d'abord proposé, puis retiré, et enfin reformaté. Quel regard portez-vous sur ces démarches, sur les difficultés de la reconstruction qui sont apparues ? N'avons-nous pas un peu « baissé la garde » pour faciliter cette reconstruction ?
N'hésitez pas à parler des difficultés qui ont pu se faire jour, y compris dans les relations avec l'État.