L'urgente nécessité de faire revenir les enseignants en poste dans l'Hexagone, évoquée par notre collègue de Saint-Barthélemy, concerne également Saint-Martin. Je suis personnellement intervenu à plusieurs reprises auprès du ministère des outre-mer et du ministère de l'éducation nationale pour faciliter le retour des enseignants saint-martinois qui travaillent dans l'Hexagone et qui en font la demande, dans le but de contribuer au développement de l'enseignement dans notre territoire. La rectrice de l'académie de la Guadeloupe est très motivée et partage notre volonté, parce qu'elle a fait le constat que nombre de postes n'étaient pas pourvus à la rentrée scolaire et qu'il y avait de grandes difficultés pour assurer le service dans les classes. Nous souhaitons donc, monsieur le président, que vous puissiez nous accompagner dans ce sens en soutenant notre demande auprès de Mme la ministre.
Madame Rilhac, nous assumons pleinement la compétence relative à la formation, qui a été transférée à la collectivité par la loi organique du 21 février 2007. Nous pensons qu'il faut tout mettre en œuvre pour encourager nos jeunes à suivre des formations. Le triste constat est que nombre d'entre eux n'ont ni formation initiale, ni formation professionnelle, ce qui explique le fort taux de jeunes Saint-Martinois qui croupissent dans les prisons de Baie-Mahault et de Basse-Terre.
Pour accompagner ceux qui suivent une formation post-bac dans l'Hexagone, en Guadeloupe ou en Martinique, la collectivité de Saint-Martin a instauré un système de bourses qui fonctionne très bien. Nous venons d'ailleurs d'en doubler le montant – 4 000 euros désormais –, avec le soutien du Fonds social européen. Cela fonctionne très bien.
Par ailleurs, un établissement scolaire a été condamné par le PPRN parce qu'il était situé trop près du rivage. L'État a accordé une aide de 15 millions d'euros pour construire un nouveau collège ailleurs – c'est le collège 900. Nous avons sollicité la préfecture pour que l'établissement condamné soit réhabilité et utilisé comme centre de formation, ce qu'elle a accepté. Nous sommes donc à la recherche d'un accord avec le RSMA (régiment du service militaire adapté) pour établir un centre de formation en partenariat avec nous, afin de récupérer certains jeunes qui sont dans la rue et de leur assurer une formation digne de ce nom dans le domaine du BTP.
La reconstruction des territoires est engagée, avec deux collèges, la cité administrative de la collectivité de Saint-Martin mais aussi, pour la première fois, la construction d'une cité administrative de l'État sur le territoire, pour un montant de 35 millions d'euros. Les travaux démarreront d'ici à la fin de l'année, comme l'a confirmé la préfecture, et dureront trois ans. Il y aura donc de l'emploi pour nos jeunes, mais il leur faut une formation pour être employables. Nous multiplions les efforts en ce sens. Le RSMA n'est toutefois pas tout à fait favorable à un partenariat avec la collectivité de Saint-Martin. Mais je suis déterminé et, s'il le faut, nous porterons seuls ce projet parce qu'il est urgent de sauver cette jeunesse qui part à la dérive. Dès lors qu'ils ne sont pas formés, ils n'ont rien, et l'oisiveté les fait basculer dans la délinquance ou le trafic de stupéfiants. Notre mandat sera consacré à combattre ce fléau.