Pour ce qui concerne Saint-Martin, l'ouragan Irma a causé des destructions considérables, côté néerlandais et côté français. Il a donné lieu à une très forte coopération néerlandaise, avec un pont aérien, mais nous avons observé ensuite des problématiques de reconstruction séparées.
En même temps, depuis 2021, la France et les Pays-Bas ont nourri l'idée qu'il fallait, après cette catastrophe, relancer la coopération transfrontalière, dans les domaines de compétences respectifs des deux États, comme au niveau des collectivités. Une réunion quadripartite associant la France, les Pays-Bas, le conseil territorial de Saint-Martin et le gouvernement autonome de Sint-Maarten est organisée chaque année.
À mon sens, deux leviers peuvent être mobilisés. D'une part, la France et les Pays-Bas ont signé, le 26 mai dernier, l'accord frontalier, qui a permis d'éliminer les différends territoriaux qui existaient et de définir une délimitation très précise de la frontière. Cet accord, soumis à ratification parlementaire, prévoit des arrangements de coopération transfrontalière. La réponse commune aux risques naturels sera certainement approfondie par le biais de cet accord.
D'autre part, Interreg constitue un outil de coopération régionale européen très important. Un programme Interreg Saint-Martin a été déployé entre 2014 et 2020. Il a rencontré des difficultés d'application, mais il a permis de faire face à un certain nombre de conséquences de l'ouragan d'Irma, notamment le nettoyage du lagon de Simpson Bay. Nous devons entrer prochainement dans un nouveau programme Interreg Saint-Martin, qui doit être défini cette année.
Ces deux approches – coopération européenne avec l'outil Interreg et formalisation d'accords de coopération transfrontalière dans le cadre de la démarche quadripartite que j'ai évoquée – me paraissent constituer deux pistes à explorer.