Je suis la directrice régionale océan Indien pour le groupe AFD, sur un périmètre d'activité comprenant Madagascar, les Comores, Maurice, les Seychelles, les territoires d'outre-mer de Mayotte et de La Réunion, ainsi que les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
Notre activité se déploie dans cette zone sur la base d'une stratégie régionale que nous avons travaillée en interne et avec nos partenaires en 2020. L'accompagnement de nos partenaires face au changement climatique constitue l'un des piliers de cette feuille de route.
Concernant les coopérations régionales bilatérales entre La Réunion, Maurice et leurs États voisins, je rappellerai que la région de l'océan Indien est parfois appelée la « ceinture du risque mondiale », en raison de sa vulnérabilité aux catastrophes naturelles et anthropiques. Dans cette région du monde, les catastrophes naturelles relèvent d'aspects climatologiques (cyclones, sécheresse), géologiques et tectoniques (tremblements de terre, tsunamis) ou encore hydrologiques (inondations, vagues de submersion).
Dans ce bassin océanique, La Réunion est un véritable fer de lance de la gestion des catastrophes naturelles, avec une réelle culture de la prévention des risques, en particulier des risques cycloniques ou volcaniques, ainsi que des risques liés aux inondations, à la sécheresse et aux glissements de terrain.
C'est un territoire très exposé, mais malgré tout moins vulnérable que les îles voisines, car mieux préparé. Il s'appuie sur des protocoles clairs, respectés et structurant les actions à mettre en œuvre à chaque étape d'un événement ou d'une catastrophe.
L'expertise française dans cette zone est reconnue. Cette reconnaissance passe notamment par la place et le rôle de la PIROI, plateforme que l'AFD accompagne depuis plusieurs années.
Les risques naturels qui frappent l'océan Indien sont parfois transfrontaliers, notamment lorsqu'ils relèvent de phénomènes météorologiques de grande ampleur, comme les cyclones. Dans ce cas précis, une approche collective est bien plus efficace. La coopération régionale est donc cruciale, particulièrement pour ce qui relève du partage d'expérience et d'expertise, entre les gouvernements, auprès des communautés et des acteurs, afin d'anticiper de manière efficace les événements, mais aussi d'apporter une réponse et de relever les économies à la suite de leur passage.
En cela, je pense que La Réunion apporte son expertise dans ce domaine aux autres pays et territoires de l'océan Indien. J'avais prévu de mentionner des exemples de coopération régionale ou bilatérale, portés notamment, au niveau régional, par la commission de l'océan Indien (COI). Sur ce sujet, je laisserai cependant la parole à monsieur le secrétaire général de la commission Océan indien.