J'aimerais revenir sur la question de l'eau, que Mme Karam a évoquée. Il y a eu une panne de la production d'eau dans la partie française et on savait que la partie néerlandaise avait une capacité de production importante, qui dépassait ses besoins. Les autorités locales ont pris contact avec celles de la partie néerlandaise pour leur demander si elles pouvaient leur vendre de l'eau. Elles ont tout de suite accepté de faire les branchements nécessaires, mais la réglementation française, les normes de l'ARS, l'ont interdit, alors que les méthodes de production sont exactement les mêmes des deux côtés de l'île. De plus, si je ne me trompe pas, les deux entreprises qui produisent l'eau sont des filiales de l'entreprise française Veolia – c'était du moins le cas il y a quelques années. De mémoire, nous n'avons pu dépasser ce problème qu'après l'intervention du Premier ministre de l'époque.
Au-delà des situations d'urgence, il doit être possible que les deux parties de l'île coopèrent beaucoup plus, sur la question de l'eau, mais aussi sur d'autres, comme la banque de sang. S'il y a un accident dans la partie française et qu'il manque du sang, on en fait venir de la Guadeloupe, ce qui prend beaucoup plus de temps que si on le faisait venir de la partie néerlandaise, qui a aussi un hôpital, et sans doute sa banque de sang. Nous avons appris très récemment que Saint-Martin ne peut pas traiter les Dasri (déchets d'activités de soins à risques infectieux) produits par les hôpitaux, mais que Saint-Barthélemy peut le faire, parce qu'elle a la compétence environnement et une unité de valorisation des déchets. Même entre ces deux îles françaises, la réglementation peut être un frein à la coopération.