Les EGI ont une mission importante : garantir l'avenir et la qualité de nos médias, en particulier face aux mutations numériques. Mais reconnaissons que cette mission est vaste et les enjeux nombreux et complexes. Le mouvement de concentration des médias au profit de plateformes numériques, se dirigeant vers un monopole, intervient dans un contexte de crise de la presse : le nombre de journalistes est en diminution. Ils sont remplacés par des chargés de contenus, avec le risque de mutualiser les rédactions et de faire reculer le travail d'investigation. Tous ces facteurs participent à un climat de défiance. Y a-t-il une volonté du Gouvernement d'avancer sur le sujet de la concentration des médias ?
La toute-puissance des plateformes est un vrai danger pour la pérennité et la qualité de notre information. S'adapter à la transition numérique, ce n'est pas seulement s'intéresser à la régulation des contenus. L'enjeu est plus vaste : il faut aboutir à un modèle économique qui garantisse des revenus suffisants aux médias et aux journalistes. En dix ans, les recettes publicitaires des médias traditionnels ont été divisées par deux ; les abonnements numériques stagnent, et l'on craint désormais que les contenus des médias soient aspirés gratuitement par l'IA générative. Le non-respect de la loi sur les droits voisins est un premier obstacle à notre action : Twitter et Microsoft refusent de signer les accords. Le Gouvernement est-il prêt à revoir notre législation en la matière ?