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Intervention de Frank Giletti

Réunion du mercredi 7 février 2024 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrank Giletti :

Mon groupe politique a eu l'occasion, au sein de cette commission, de pointer les incohérences, les manquements et les errements nombreux de la politique française en Afrique depuis qu'Emmanuel Macron la dirige – à supposer que le verbe diriger convienne quand la diplomatie française est à ce point brouillonne et malmenée par celui qui devrait l'incarner et que nos forces armées se retirent contraintes et forcées de trois pays, qui constituaient feu le G5 Sahel.

Nous ne cesserons de dénoncer la politique néfaste et même l'absence de politique du Président de la République sur un continent pourtant stratégique Pour autant, nous n'oublions pas le cap qui guide les interventions militaires en Afrique, celui de la lutte contre le terrorisme. À ce titre, nous saluons la mémoire des nombreux militaires des États africains, comme des militaires français, qui ont perdu la vie dans ce combat. Mon général, nous saluons également le rôle précieux de nos alliés dans ce domaine. La Côte d'Ivoire est plus qu'un partenaire, c'est un pays ami et notre coopération avec elle est ancienne dans de multiples champs, dont la défense et la sécurité.

Nous savons que la formation des futurs officiers est centrale pour les armées. Vous pouvez, Messieurs, en témoigner, du fait de vos parcours à Saint-Cyr ou au sein de l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme. Ma question portera sur l'attractivité des écoles des armées françaises auprès des jeunes d'Afrique et singulièrement de Côte d'Ivoire. Pouvez-vous nous dire combien de ces jeunes suivent une partie de leur formation au sein d'un cursus militaire français ? Pouvez-vous également nous donner quelques éléments quant à l'attractivité, pour ne pas dire la concurrence, des cursus d'autres pays ? Nous savons en effet que la Chine, la Russie et la Turquie nourrissent des ambitions en la matière.

Ensuite, après la réduction des forces armées françaises et des moyens au sol, il est devenu plus complexe de mener la lutte antiterroriste. Le président Macron a d'ailleurs annoncé une réduction de nos effectifs stationnés en Côte d'Ivoire, qui s'ajoutera au retrait que j'évoquais précédemment. Dans ce contexte, l'intervention par les airs s'avère souvent indispensable pour frapper une cible terroriste.

Nous savons cependant que, comme toutes les solutions, l'intervention aérienne n'est pas optimale et qu'elle peut provoquer des dommages collatéraux attisant le ressentiment des populations locales. Le général français Vincent Desportes est par exemple très sceptique quant à la guerre depuis l'air qui, par les dommages qu'elle inflige, peut produire plus de terroristes qu'elle n'en détruit. Je me contente ici de citer son avis et je serais très intéressé d'avoir le vôtre. Comment continuer à mener la lutte contre le terrorisme avec moins d'effectifs français, du moins au sol ? Je suis par ailleurs intéressé par le retour d'expérience du général Kouamé sur la manière dont la Côte d'Ivoire conçoit et mène la lutte contre le terrorisme en s'adaptant à la nouvelle donne.

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