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Intervention de le général Thierry Burkhard

Réunion du mercredi 31 janvier 2024 à 10h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

le général Thierry Burkhard :

Dans la nouvelle conflictualité, avec des moyens renforcés, la capacité des armées à réagir est encore plus essentielle qu'auparavant. La LPM accentue l'effort au profit de l'échelon national d'urgence renforcé (ENU-R), qui est une force de réaction rapide susceptible d'être déployée sous vingt-quatre heures pour les premiers éléments et dix jours pour les moyens plus lourds, jusqu'au niveau brigade et même un peu plus.

Ce qui permet de maintenir ce dispositif, ce sont les activités d'entraînement et les mises en situation réelle. Nous avons la chance d'avoir une culture de l'alerte et de la projection, il ne faut surtout pas la perdre. Nos déploiements tous les quatre mois au Sénégal ou dans le cadre de l'opération Barkhane relevaient davantage de la culture expéditionnaire opérationnelle. La capacité à déclencher des opérations sur bref préavis est davantage nourrie par une opération comme l'opération Sentinelle. Lorsque le Président de la République ordonne le déploiement de militaires supplémentaires moins de vingt-quatre heures après un attentat, cela contribue à entretenir notre culture de l'alerte. Le lendemain de l'annonce du renforcement du dispositif par le Président de la République, les Français constatent qu'il y a davantage de militaires dans la rue. C'est le principal effet de Sentinelle, dont la réserve numérique est de 4 000 militaires qui s'ajoutent à 100 000 gendarmes et à 100 000 policiers. Le déploiement rapide de forces, dans le cadre de Sentinelle comme en Afrique, entretient la culture de l'alerte.

Autre exemple : la livraison d'aide humanitaire à un hôpital de campagne jordanien dans la bande de Gaza, à laquelle nous avons procédé au début du mois, a été ordonnée avec un très court préavis et a mobilisé de nombreuses capacités, notamment le vol à haute altitude sous oxygène, la livraison de précision depuis les airs et le travail en coordination avec une armée étrangère, jordanienne en l'occurrence. Pour maintenir cette capacité, il n'y a pas de recette miracle : il faut se remettre en cause tous les jours.

Dans l'esprit des soldats, rien – aucun exercice ni aucune simulation, si bien conçus soient-ils – ne remplace un déploiement réel en opération. Toutefois, trois semaines d'exercice bien préparé à haute intensité ont aussi des effets très bénéfiques en matière d'apprentissage et de préparation opérationnelle,

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