Dans un article publié hier, Le Monde annonce « une réduction drastique des effectifs militaires » dans trois pays amis historiquement liés à la France : le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Gabon. On ne peut pas s'empêcher de lire, entre les lignes, un cafouillage diplomatique. Nul ne sait plus très bien quelle politique africaine le Gouvernement mène au nom de la France, ce dont les armées ne peuvent que gérer les conséquences. Tout cela, au lendemain d'événements qui se sont succédé en Afrique, ressemble un peu à « Courage, fuyons ! ».
Le même article évoque l'hypothèse d'une création de bases communes avec les Américains pour conserver une empreinte en Afrique. C'est une seconde surprise : pourquoi opter pour ce partenaire, tout à fait respectable au demeurant, plutôt que pour nos partenaires européens ? La raison en est peut-être que nous avons constaté, au Sahel, que nous étions seuls et que nous ne pouvions pas compter sur nos partenaires européens. Nous avons financé et mené seuls la lutte contre le terrorisme. Pour nos partenaires, la coopération s'est réduite à la politique de la chaise vide. Pire : au Niger, lorsque la France a dû partir, l'Allemagne s'est curieusement montrée plus encline à discuter avec la junte qu'avec nous.
Cet article soulève de nombreuses questions au sujet de notre présence sur le sol africain, s'agissant notamment de notre coopération militaire avec des partenaires historiques, culturellement et économiquement, de la France, et de notre relation avec nos partenaires européens.